Compte tenu de la diversité des défis et des conséquences imprévues potentielles de la pratique de la réciprocité dans la recherche sur les catastrophes, il est important que les chercheurs envisagent des moyens de minimiser ces problèmes.
L’une des meilleures façons pour les chercheurs de s’engager dans la réciprocité est de pratiquer une réflexivité soutenue.1 La réflexivité en recherche est une pratique consistant à « prêter attention à la relation complexe entre les processus de production de connaissances et les divers contextes de ces processus, ainsi qu’à l’implication du producteur de connaissances » (p. 10).2 Essentiellement, la recherche réflexive favorise une prise de conscience active de la position sociale du chercheur et des préjugés correspondants par rapport aux autres cocréateurs de connaissances (comme les collaborateurs locaux), au contexte de la recherche et aux questions et méthodes de recherche, particulièrement en ce qui concerne la prise en compte des possibilités de réciprocité. La réflexivité peut aider à répondre à des questions de base liées à la réciprocité, telles que :- Qu’est-ce que je peux donner/partager ? Pourquoi ?
- Pourquoi pourrais-je me sentir enclin à aider certains groupes plutôt que d’autres ?
- Est-ce que j’exclus des gens des actes de réciprocité involontairement ou intentionnellement? Pourquoi ?
- Quels sont mes critères pour redonner ? Qu’est-ce qui les a façonnés ?
- Quelles sont mes motivations pour la réciprocité ?
- Avec quelles formes de réciprocité est-ce que je me sens à l’aise/mal à l’aise ? Pourquoi ?
- Quelles émotions/réactions les demandes de réciprocité suscitent-elles en moi ? Pourquoi ?
Le concept de « réflexivité positionnelle » (p. 38), également connu sous le nom de positionnalité, reconnaît la position d’un chercheur par rapport aux personnes avec lesquelles il travaille ou étudie – y compris des dimensions telles que le pouvoir relatif, la race, l’origine ethnique, le sexe, le statut socioéconomique et le statut d’initié ou d’étranger – non seulement pour tenir compte de l’influence de ces réalités sur leur recherche et leur réciprocité, mais aussi pour éviter l’exploitation des participants. Ensemble, ces considérations peuvent aider les chercheurs à découvrir des dynamiques qui éclairent la façon dont ils s’engagent dans des relations réciproques.3 Quelles considérations pourriez-vous ajouter à cette liste?